• AVIS de ZAFY Albert


    Aujourd'hui ZAFY Albert nous donne son avis sur RAVALOMANANA chez MadagasikaSoa

    Lettre ouverte à l’attention de Marc Ravalomanana

    Son Excellence, Monsieur Marc Ravalomanana,

    Voici quelques propos que vous avez tenus sur la place du 13 mai en 2002 :

    • « Je ne vais pas appauvrir les riches mais à enrichir les pauvres ».
    • « J’offrirai à chaque citoyen du Nord, une voiture Renault 4 ; À chaque ménage de la province de l’Ouest un Frigidaire ».
    • « Je concrétiserai pour Madagascar le développement rapide et durable ».

    Six (6) années sont passées, Monsieur Ravalomanana. Honnêtement, où en est le pays actuellement ?

    Après avoir entendu vos promesses, vos suppôts ont poussé des cris de joies, font entendre d’incessantes acclamations et des louanges accompagnées de danses. Beaucoup parmi eux vous ont même désigné comme le Messie, le sauveur. « Marc Ravalomanana le Messie, le « deus ex machina » venu pour sauver le peuple malgache et le libérer de sa profonde pauvreté ».

    Les pauvres ont ainsi espéré pouvoir enfin s’enrichir. Malheureusement, depuis que vous avez accédé au pouvoir, le peu qu’ils avaient, s’est littéralement évaporé. Ils sont tombés en faillite totale, complètement dépouillés. Ils forment aujourd’hui la cohorte des mendiants qui peuplent tout le territoire national.

    Ceux qui à l’époque formaient la classe aisée, se retrouvent aujourd’hui également dans une profonde pauvreté après que vous les ayez dépouillés vous-même de leurs biens. Pire, vous avez même juré de les écraser par tous les moyens, car cette classe aisée, constituait à vos yeux des concurrents potentiels à vos propres activités commerciales. Pour cela, vous avez tout fait pour les empêcher de faire fructifier leurs commerces ou encore de développer leurs entreprises en monopolisant toutes les activités juteuses du pays.

    Vous vous êtes approprié toutes les activités lucratives dans tous les secteurs, aussi bien primaire, secondaire que tertiaire.

    Vous n’hésitez pas à violer les lois, vous vous servez dans les caisses de l’État en toute illégalité et vous vous livrez à un système de monopole « sauvage » de l’économie nationale. Par ces faits graves, vous avez volontairement trahi le serment que vous avez fait à Mahamasina lors de votre investiture. Un serment par lequel vous vous êtes, pourtant, solennellement engagé à préserver coûte que coûte l’intérêt suprême de la Nation et garantir la liberté d’entreprise.

    Comme un oiseau attrapant sa proie, vous vous êtes, au contraire, arbitrairement accaparer toutes les ressources et toutes les richesses disponibles dans le pays au profit de votre intérêt personnel. Et pour les autres, ceux qui aspirent à faire prospérer légalement leurs entreprises ou à développer leur propre société, vous leur avez offert soit la prison, soit l’exil, soit des amendes faramineuses. Ceux qui n’ont pas pu s’acquitter de leurs amendes se sont tout simplement vus confisquer leur patrimoine.

    Pendant que vos sociétés TIKO et MAGRO développent leurs branches tentaculaires, les Malgaches eux se livrent à la mendicité et se morfondent dans une pauvreté criante.

    Votre comportement n’est pas digne Monsieur Ravalomanana. Votre attitude apporte la poisse au pays ; Les conséquences se manifestent actuellement à travers la pauvreté et toutes les calamités que le peuple subit quotidiennement : Le chômage qui s’accroît du fait de l’élimination de toutes les entreprises qui cherchent à émerger ; la pauvreté ; l’insécurité publique devenue de plus en plus inquiétante aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.

    Voilà ce à quoi le peuple malgache est confronté tous les jours.

    Et devant tous ces faits graves, Monsieur Ravalomanana, vous n’avez même pas honte d’exhiber votre richesse insolente acquise de façon douteuse. Vous n’avez pas honte d’exproprier le peuple malgache de ses propres terres. Vous n’avez pas honte de vous approprier des terrains domaniaux publics au profit de votre intérêt personnel. Vous n’avez aucun scrupule !

    Vous vous moquez du peuple malgache, Monsieur Ravalomanana. Parce que vous vous sentez, actuellement, très puissant, trop puissant même, grâce à tous les pouvoirs que vous avez concentré dans vos mains. Vous vous permettez d’adopter une posture arrogante envers eux ; vous n’hésitez pas à rabaisser ce peuple, vous vous complaisez constamment à les humilier. Vous ne vous souciez nullement de leur sort.
    Vous aimez bien vous amuser à détruire vos compatriotes, qu’ils soient des opérateurs économiques, des politiciens ou bien des jeunes, car vous vous croyez être le « meilleur » et le « plus fort ».

    Ne vous habituez pas à pister le chemin des caïmans, Monsieur Ravalomanana.
    Ne vous complaisez pas à attraper le serpent dans son trou.

    Vous avez dit, Monsieur Ravalomanana, que vous allez gouverner Madagascar comme vous gérez votre société TIKO. Vous aimez répéter à l’envi, en parlant du peuple malgache, qu’ils sont vos « sujets ». Ceci étant, vous considérez donc le peuple malgache comme « les sujets de TIKO », de simples employés et jamais comme des citoyens souverains.

    Mais, vous vous prenez pour qui, exactement, Monsieur Ravalomanana, pour que vous osiez traiter et réduire le peuple malgache à de « simples sujets » au service d’une société commerciale ?
    Qu’est ce que vous croyez donc pouvoir faire avec votre richesse aussi abondante soit-elle ?

    Vous ne respectez nullement les militaires malgaches. Vous n’hésitez point à les rabaisser et à les insulter publiquement. Vous les considérez, au même titre que tout le peuple malgache, comme de simples employés de TIKO .

    Vous leur confiez volontairement des tâches qui ne correspondent pas à leurs fonctions ni à leurs missions, ce qui est très dévalorisants pour leur rang, comme, par exemple, celle de s’occuper de la propreté et de l’hygiène des vaches laitières appartenant à votre société TIKO, ou encore à nettoyer leurs défécations, ou à garder des boucs et des troupeaux de porcs.

    Vous vous complaisez à humilier les militaires et les membres de la défense nationale en leur faisant régulièrement des procès dont l’impartialité est notoirement douteuse, et durant lesquels ils ont rarement le droit de se défendre.

    Vous vous complaisez à les emprisonner à Tsiafaha, quand bien même la plupart des procès n’a finalement qu’un caractère purement politique. Votre action à l’endroit de l’Armée s’apparente à une vengeance contre ce corps, celui qui a gardé sa neutralité, donc refusant de soutenir votre auto-proclamation du 22 février, durant la crise politique de 2002.

    Ceux, parmi les prisonniers, qui sont malades, se voient refuser une autorisation de se soigner malgré l’existence de certificats médicaux ; Beaucoup, d’ailleurs, sont morts en prison à cause de ce refus ; Dans la plupart des cas, vous attendez que les malades soient en phase terminale avant de les autoriser à sortir de prison pour se faire soigner. Un comportement qui déroute et interpelle de nombreux médecins.

    Alors que dans le cadre de la « pacification », des « milices » dénommés « zanadambo » et agissant sous vos ordres, se sont livrées à de multiples exactions, meurtres, viols, pillages, tortures et crimes odieux (comme couper les oreilles et le nez de leurs adversaires), leurs agissements ont été impunément commis, et aucun d’entre eux n’a été jugé ni condamné.

    En suivant votre logique, Monsieur Ravalomanana, vous méritez, vous aussi, d’être emprisonné et torturé eu égard aux crimes que vos troupes ont commis durant cette période de crise de 2002.

    Vous occultez volontairement à l’Armée sa dignité, vous piétinez son honneur : Des promotions en grade sont effectuées par clientélisme, envoi massif des officiers supérieurs en retraite anticipée, les « rétrogradations » sont légions…Tout cela prouve que vous n’agissez que par esprit de vengeance et par la volonté de nuire à l’Armée, qui est le garant de la République.

    Ne vous étonnez donc point lorsque vous voyez qu’une malaise s’installe au sein de l’Armée, ce que les médias rapportent régulièrement dans les colonnes de journaux. Ne vous étonnez pas lorsque vous entendez qu’il y a des « tentatives de coups d’État » par-ci ou des « vols d’armes dans des casernes » par là, ce qui renforce l’insécurité publique avec la prolifération des armes dans le camp des bandits, car pour certaines personnes, celles que vous avez constamment humiliés, et auxquels vous avez enlevé la dernière dignité, il ne leur reste plus que ces options dangereuses comme réflexe de survie.

    Ne vous étonnez donc point de tout cela car ce ne sont que les conséquences directes de vos actions calamiteuses.

    Ne vous étonnez pas de voir que des gens, des fous ou pas, cherchent à vous jeter des pierres, cherchent à s’introduire dans un temple, au palais d’Iavoloha, à Ambohitsirohitra en vue de vous nuire, car ce ne sont que les conséquences des faits insupportables dont vous êtes la seule cause.

    Généralement pour des motifs politiques, vous emprisonnez des militaires, vous emprisonnez des civils, vous avez même violenté et emprisonné vos propres miliciens de 2002 lorsqu’ils ont réclamé la « prime de guerre » que vous leur avez promis, leurs familles menacées et intimidées, alors, ne vous étonnez pas lorsque l’insécurité règne au pays.

    Vous croyez en fait, naïvement, que le « titre de chef suprême des Armées » et le « titre de président du Conseil supérieur de la magistrature » vous donne la prérogative d’humilier, de rabaisser à votre bon vouloir les militaires et les magistrats. Vous vous trompez lourdement Monsieur Ravalomanana.

    Qu’en est-il du peuple malgache ?

    Ras-le-bol ! Ras-le-bol total ! Le peuple malgache en a plus que marre de vous, Monsieur Ravalomanana. Ils ont en marre des mensonges que vous produisez à profusion et dont vous avez habilement le seul secret. Ils en ont marre des fraudes et tricheries électorales à n’en plus finir. Ils en ont marre de ces violations répétées des lois. Ils en ont marre de ces détournements de deniers publics.

    Si, donc, vous vous demandez ce que le peuple malgache pense de vous, Monsieur Ravalomanana, soyez en certain de la réponse : Le peuple malgache vous a depuis longtemps quitté. La preuve la plus flagrante en est l’élection communale du 12 décembre 2007 dernier.
    Malgré l’appui financier et le soutien politique voire administratif conséquent que vous avez déployé à Antananarivo, vous avez été platement battu. C’est la raison pour laquelle vous vous comportez comme un irresponsable envers l’actuel Maire d’Antananarivo en sabordant par tous les moyens la gestion de la ville par celui-ci. Vous avez même osé rabaisser de catégorie la commune d’Antananarivo en la reléguant au rang des autres communes, ce qui lui enlève son statut particulier de capitale du pays que vous prétendez conduire.

    Une autre preuve aussi pour démontrer que le peuple vous a quitté, Monsieur Ravalomanana, est l’audace de la population vivant dans les communes rurales, malgré la force d’oppression que vous détenez, à fermer, de force, les bureaux de votes dans lesquels vos « agents » cherchaient à manipuler les choix du peuple en votre faveur. Cela signifie que même le peuple de « base » ose se révolter, ouvertement, contre vos méthodes brutales dans la pratique du pouvoir.

    Vous êtes perdu, Monsieur Ravalomanana, car le peuple vous a clairement abandonné.

    Il est donc faux de dire que le peuple malgache vous apprécie encore.

    Sachez donc que ces « révoltes » et ces « choix » pour des candidats non issus de votre formation politique, sont des « sanctions » que le peuple malgache vous afflige. C’est également « un avertissement » clair que le peuple adresse à vos serviteurs, ces chefs de districts, ces chefs de régions, ces ministres-coach, ces chefs de fokontany, ces gens à qui vous avez donné l’ordre de commettre toutes ces fraudes électorales honteuses et toutes ces basses besognes, dans tout le pays.

    Le peuple malgache en a plus qu’assez de vous tous, Monsieur Ravalomanana.

    Qu’en est-il des opérateurs économiques ?

    Comme je l’ai dit précédemment, vous les avez tous éliminés, écrasés. Vous les empêchez ouvertement de s’émanciper. Ainsi, vous serez le seul « maître à bord » à travers tout le pays. Telle est votre unique ambition, Monsieur Ravalomanana. La raison de votre arrogance actuellement.

    Vous avez donc actuellement ce que vous avez toujours convoité, Monsieur Ravalomanana, c’est-à-dire être le plus puissant de Madagascar aussi bien dans le domaine politique que dans le domaine de l’économie, et surtout en terme de « pouvoir ». Voilà, actuellement, vous êtes l’homme le plus puissant de Madagascar.

    Mais quels sont les conséquences sinon les contres partis ?

    Tous ceux qui vous ont soutenu politiquement vous ont quitté. D’ailleurs, bons nombres d’entre eux sont déjà emprisonnés. Tous les opérateurs économiques, fer de lance de l’économie nationale, qui ont cru en vous, vous ont abandonné. D’ailleurs, bons nombres d’entre eux, sont déjà tombés en faillite et ont rejoint les cohortes de pauvres. Le peuple malgache, même, celui que vous croyez être acquis à votre cause, vous a, incontestablement, lâché.

    Maintenant vous êtes seul, Monsieur Ravalomanana. Qu’allez vous faire maintenant ? Vous allez donc compter sur qui à partir de maintenant ?

    Allez-vous vraiment compter sur vos députés ? Allez-vous vraiment compter sur vos sénateurs ? Allez-vous vraiment compter sur vos chefs de districts ? Allez-vous vraiment compter sur ces chefs de régions que vous avez, tous, désigné ? Allez-vous vraiment compter sur les Maires que vous faites venir à Iavoloha chaque année ? Allez-vous vraiment compter sur vos chefs de fokontany ?

    Ce sont donc sur ces gens-là que vous allez vous appuyer et à qui vous allez demandé de vous soutenir ?

    Sachez, Monsieur Ravalomanana, que ces gens-là sont « soumis » à vos directives, des gens qui sont absolument dépendants de vos ordres et de vos recommandations. Des gens qui s’appuient sur vous et par rapport à qui vous ne pouvez prétendre obtenir aucun soutien. Je vous préviens, Monsieur Ravalomanana, qu’en vous fiant à « vos obligés », vous êtes entrain de vous appuyer sur un arbuste pourri. Vous êtes entrain de vous balancer sur des lianes sèches.
    Je vous préviens qu’à la moindre occasion, ce seront les premiers à vous abandonner sinon à vous livrer à vos ennemis.

    N’espérez pas compter sur eux, car vous êtes actuellement seul et isolé.

    Pour vous donner une image de votre position actuelle, je vais vous rappeler le message que Danton adressa à son ami Robespierre, durant la révolution française, alors que ce dernier était au sommet de sa toute puissance et avait déjà éliminé, par décapitation tous ceux qui l’avaient accompagné et aidé dans son combat. Ce message fut celui-ci : « En nous éliminant tous, nous qui sommes vos amis, vous créez le vide autour de vous et laissez la place libre à vos ennemis. Une fois seul, vos ennemis qui vous auront à leur merci, vous, guillotineront à votre tour, comme des lions affamés qui dévoreront avec délectation leur proie ». Robespierre n’écouta pas les conseils de son ami, et il fit décapiter Danton, mais deux mois après, il fut lui-même décapité par ses ennemis.

    Réfléchissez donc bien à ce sage conseil Monsieur Ravalomanana.

    En revanche, il y a un dictateur qui a fourni une autre conception de la gouvernance à travers l’enseignement suivant : « Si vous voulez rester au pouvoir jusqu’à la mort, voici les plats que vous devrez servir au peuple : Premièrement, la terreur, deuxièmement, l’ignorance (empêchez les gens de s’instruire) ; troisièmement, absence de liberté et de démocratie ; quatrièmement, toujours maintenir le peuple dans la pauvreté. Si vous arrivez à nourrir votre peuple avec ces différents « mets », vous resterez à jamais au pouvoir ».

    Je ne sais donc pas si vous, Monsieur Ravalomanana, avez reçu cet enseignement-là, mais en tout cas, je vous souhaite un « bon appétit ».



  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :